La société décrite dans Dom Juan est, par contraste avec son protagoniste, enfermée dans des codes moraux, dogmes et relations sociales datant de la société médiévale.
Ainsi dominent le code de l’honneur, la mode de l'amour courtois, la valeur sacrée du serment et de la parole donnée, les multiples dogmatismes religieux et, surtout, la division de la société en trois ordres, au sommet duquel règne la haute noblesse, le Roi et l'Eglise.
Voici qui exprime bien la structure de la société de l'époque : "Il faut qu'il y ait de l'ordre en toutes choses, (...) car nous ne pourrions pas vivre en égalité de condition, mais il faut par nécessité que les uns commandent et que les autres obéissent. Les uns sont dédiés particulièrement au service de Dieu ; les autres à conserver l'État par les armes ; les autres à le nourrir (...). Ce sont nos trois ordres ou États généraux de France, le Clergé, la Noblesse et le Tiers État. Mais chacun de ces trois ordres est encore subdivisé en ordres subalternes, à l'exemple de la hiérarchie céleste. Au sommet, l'ordre ecclésiastique, le clergé, car, en droit, les ministres de Dieu doivent conserver le premier rang d'honneur. Ensuite, la noblesse (...). Enfin, le Tiers Etat qui embrasse le reste du peuple." Charles Loyseau, Traité des ordres et simples dignités, 1613.
Voyons
comment Molière s’y prend pour dépeindre les différentes
« castes » et comment il utilise son Dom Juan pour
critiquer les mœurs de son temps, offrant ainsi une comédie de caractère doublée d'une comédie de moeurs.
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